On a tous déjà entendu qu’il fallait muscler le cheval pour :

Qu’il se tienne.

Qu’il nous porte.

Qu’il soit autonome.

Qu’il compense des dysfonctions.
Les trois premières propositions n’ont pas de réalité. Passons.
Je m’intéresse à l’histoire de la compensation.
Le cheval n’est pas comme nous, il ne soulève pas de fonte, il ne fait pas d’abdo-fessiers, il ne joue pas avec une raquette.
Il est dans la locomotion, tout simplement.
Ça implique qu’il utilise son schéma musculaire de façon entière et systématique.

Du coup, il est supposé être musclé partout pareil, plus ou moins selon les facteurs de fréquence/durée/intensité de sa locomotion.

Souvent, on voit des chevaux dont la musculature n’est pas homogène. Typiquement, sur la ligne du dessus : encolure, dos, ou croupe.
Forcément, chez le cheval, fonte musculaire = perte préalable de mobilité dans la même région.

Alors le bon réflexe c’est pas « Il est démusclé du dos, il faut le muscler du dos », mais « Pourquoi a-t-il perdu de la mobilité dans le dos » ?

La perte de mobilité peut être interne : douleur, pathologie, dysfonction

Ou externe : selle ou privation du balancier, par exemple.

Dans les deux cas, se contenter de vouloir remuscler peut être totalement inefficace, voire peut aggraver la lésion.

Un muscle c’est docile, si vous forcez le travail, il va se renforcer. Super. Mais ne serait-ce pas au détriment d’une articulation, d’un tendon, ou même de la résilience psychique?
C’est impératif de savoir répondre à cette question avant de se lancer.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on voit beaucoup de chevaux de sport de haut niveau avec une ligne de dos fondue comme neige au soleil.
Et à tous ceux à qui le véto a dit « votre cheval à des conflits de processus épineux, longez-le la tête en bas »…. alors ?! Ouais. Voilà.
Il ne suffit pas de faire tourner la machine.
La musculature, c’est important. Dans certains cas, elle compense des pertes d’autres structures bien sûr.
Mais c’est essentiel de :

Comprendre ce qu’il se passe.

Respecter les temps d’inflammation, de cicatrisation, de stabilisation.

S’assurer d’avoir les bons outils pour se lancer dans une remise au travail.

Se rappeler qu’on est beaucoup plus limité dans la rééducation d’un cheval que d’un humain.

Admettre que l’équitation n’est jamais l’outil de première intention.

Assumer qu’un cheval vit potentiellement mieux dans un schéma acceptable de handicap, peu musclé, que dans un cercle vicieux de travail équestre.
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