POSTURE & LOCOMOTION NATURELLES

Back to Blog

POSTURE & LOCOMOTION NATURELLES

Pour en parler et pratiquer avec simplicité.

Chaque corps a sa propre position anatomique, qu’on pourrait aussi appeler position de moindre contrainte.
C’est celle qui correspond à des orientations articulaires dans lesquelles les disques ne sont compressés sur aucun bord.
La flexion, l’extension, la rotation et la torsion compressent les disques…ce qui est physiologique, les disques sont faits pour cela. Mais les disques ont une durée de vie, ils s’amoindrissent fatalement avec le temps, et ils peuvent aussi mal réagir à des contraintes inadaptées.
Les disques n’aiment pas être compressés trop longtemps. N’importe lequel d’entre vous qui a gardé une flexion ou une extension plusieurs minutes voire des heures d’affilées sait que cela cause des souffrances, et pas que des disques.
Les disques ont besoin que la pression soit relâchée très régulièrement, et tous les autres tissus ont besoin aussi de retrouver l’équilibre des tensions entre eux.
Puisque le cheval est grand, que son cou est long et qu’il passe une grande partie du temps à manger au sol, il est un des seuls mammifères à avoir un ligament pour sa nuque, et un ligament pour son dos. Chez les autres, on a généralement un seul ligament dorsal, de la base du crâne au sacrum.
Si le cheval avait un seul ligament, en baissant son long cou, il agirait fort en bras de levier sur ses vertèbres dorsales, c’est à dire qu’il compresserait des disques en broutant.
Toute la journée ? Impensable.
Le cheval a donc deux ligaments, un nuchal et un supra épineux, qui communiquent, mais avec une marge d’indépendance en fonction qu’il y ait du mouvement et de la vitesse ou pas.
Le ligament de la nuque est élastique tandis que celui du dos ne l’est pas. Aussi, ses disques cervicaux sont très épais (faits pour bouger) tandis que ses disques thoraciques sont fins (pas faits pour bouger).
Il faut donc que le cou s’étire pour ensuite tracter le ligament dorsal rigide, qui lui va incliner les vertèbres en avant (et non les soulever en éventail) puis ouvrir le pelvis dans le même mouvement. C’est la mécanique du balancier, qui s’amplifie avec la vitesse. Pour obtenir des intentions d’élévation du dos, il faut obligatoirement un recrutement des muscles de l’abdomen.
Par exemple, dans l’inné locomoteur du trot, il y a peu de balancier, donc peu d’interactions des ligaments du dos. C’est la raison pour laquelle les vétérinaires vont déconseiller cette allure pour des chevaux atteints d’arthrose des vertèbres thoraciques.
A n’importe quelle allure à laquelle on va “stabiliser” la tête du cheval, on réduit les interactions ligamentaires du dos. Dans le rassembler, on a pas non plus de traction du ligament dorsal. Tout repose sur la musculature, c’est du pur gainage.
Conclusion, si on veut que le ligament dorsal se tende, il faut laisser le cheval avancer son nez vers l’avant et les postérieurs propulser derrière la masse.
La tension par enroulement ou abaissement des cervicales n’équivaut pas la tension vers l’avant.
Deuxième point important.
Lorsque le cheval se déplace, il a l’encolure horizontale ou jusqu’à 45° au dessus de l’horizontale, le nez en avant. Plus il accélère, plus l’encolure s’élève et le balancier s’accentue.
Lorsque les chevaux adoptent des attitudes particulières, en relevant leurs membres ou en rentrant le menton par exemple, ils expriment des comportements.
C’est essentiel de faire la différence dans l’éthogramme du cheval entre le répertoire comportemental (les chevaux adoptent des postures ou mouvements spécifiques pour se parler entre eux) et le répertoire locomoteur (pour les déplacements simples d’un lieu à un autre).
Pratiquer l’équitation n’oblige en aucun cas à recruter le répertoire comportemental du cheval. Et donc en aucun cas à modifier sa posture, notamment son port de tête.
Comme dit plus haut, les ligaments nuchaux et supra épineux ayant de l’indépendance dans les petites allures, le salut du dos se trouve dans le balancier libre, dans le gainage, et évidemment dans l’adhésion au mouvement.
Enfin, tous les chevaux qui souffrent physiquement ou psychiquement en montrent des signes.
Lorsque vous vous demandez si un cheval se déplace bien, je vous conseille d’observer son port de tête, son port de queue, la géométrie de ses foulées, mais aussi ses expressions faciales (bouche, naseaux, oreilles, menton). La moindre crispation répond à votre question : c’est non !
Le mouvement et la posture sont corrects uniquement lorsque le corps et le mental vont volontiers dans le mouvement.

Comment (1)

  • Caroline Brouwers Reply

    Merci pour cette explication ultra claire du rôle des ligaments nuchal et dorsal.

    21 avril 2023 at 14h23

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to Blog